Après pratiquement deux décennies de domination de la production d’énergie thermique accélérée à partir de 1990, le recours à plus d’énergies renouvelables et à la maîtrise de l’énergie sont de nouveau au centre de la politique énergétique de la Côte d’Ivoire. Afin de respecter ses engagements relatifs aux contributions prévues déterminées au niveau national (CDN) et à l’accord de Paris signé en 2015, la Côte d’Ivoire a renforcé sa politique énergétique par la promotion de technologies peu polluantes, l’application de mesures d’efficacité énergétique et le développement de nouvelles sources d’énergies renouvelables.

Le pays a ainsi adopté un ensemble d’instruments législatifs et réglementaires qui touchent les secteurs de l’électricité, de l’industrie, du bâtiment, et du transport. Une étude du Global Green Growth Institute Côte d’Ivoire parue en Septembre 2021 a revisité les principaux instruments adoptés sur la période 2012-2020, et a examiné leur pertinence, leur cohérence, leur efficacité et leur impact en lien avec le contexte national et international, marqués par la lutte contre le réchauffement climatique et le défi de l’accès à l’énergie pour tous. Elle a analysé également les implications potentielles d’une instauration de la taxe carbone.

Enfin, l’étude a recommandé une amélioration des mécanismes d’information pour améliorer la connaissance du grand public sur les instruments législatifs et réglementaires afin d’optimiser la contribution des citoyens et des opérateurs économiques à la production des énergies renouvelables, à la maîtrise de l’énergie et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le gouvernement ivoirien à travers son Ministère du Pétrole, de l’Energie et du Développement des Energies Renouvelables s’engage à faire de la Côte d’Ivoire le premier marché énergétique de l’Afrique de l’Ouest à l’horizon 2030.

Pour ce faire, il vise d’une part à garantir l’approvisionnement énergétique sur tout le territoire national de manière abondante, fiable et moins coûteuse, et d’autre part à fournir l’énergie aux pays de la sous-région pour respecter ses engagements contractuels (le pays exporte environ 11 % de sa production nationale brute d’électricité vers 6 pays : Ghana, Togo, Bénin, Burkina-Faso, Mali et Liberia) et favoriser la coopération sous régionale.

Le ministère s’est doté de quatre plans directeurs évalués à 6 800 milliards de FCFA sur la période 2014-2030. Plus de la moitié des fonds a été engagée dans des projets pour une offre d’énergie électrique abondante et de qualité.

Dans une interview réalisée en Juillet 2019, Monsieur Abdourahmane CISSÉ, Ministre du Pétrole, de l’Energie et des Energies Renouvelables d’alors, affirmait que de 2011 à 2018, la capacité installée est passée de 1 391 à 2 200 MW, soit une hausse de 809 MW, c’est-à-dire plus de 58 %. Quant au Temps Moyen de Coupure (TMC), il est passé de 55,9 heures en 2010 à 22,3 heures par an en 2018. L’électrification rurale, sur la période 2011-2018, a enregistré 220 milliards de FCFA d’investissements. Les localités électrifiées de 2011 à 2018 (période de 7 ans), sont estimées à 2 122, contre 2 818 localités entre 1960 et 2010 (période de 50 ans). La couverture du pays en électricité d’ici à 2025 nécessitera un investissement de l’ordre de 600 milliards de FCFA. Et les abonnements sociaux coûteront 30 milliards de FCFA par an, à raison de 200 000 abonnements.Dans ce cadre, les énergies renouvelables (petite hydraulique, biomasse, solaire et éolien) pourront apporter une précieuse contribution dans l’atteinte des objectifs fixés par le Gouvernement ivoirien en termes de diversification des sources, d’augmentation de l’offre et de la couverture énergétique dans les localités rurales.

Les projets d’investissement du gouvernement dans les énergies renouvelables 

– Production d’électricité à partir de biomasse (électrification décentralisée) ;

– Unité de production d’électricité à partir des déchets solides (Districts d’Abidjan et Yamoussoukro) ;

– Réhabilitation décharge d’Akouédo et valorisation du biogaz ; Centrale solaire de 2 MW ;

– Projet éolien de 6 MW ;

– Unité de production d’énergie à partir du traitement des déchets de la décharge d’Anyama ;

– Projet de production par cogénération à Ayébo, à 5km de la commune d’Aboisso (46 MW) ;

– Petite hydroélectricité à Agnéby (300 kW) Drou (1,5 MW) Aboisso/Bia (5 MW).